Jour de l'an chez les minorités LAHU en Chine - 2012
Jour de l'an chez les minorités LAHU en Chine - 2012
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Jour de l'an chez les minorités LAHU en Chine - 2012
Jour de l'an chez les minorités LAHU en Chine - 2012
Lijiang - Chine - lac
Lijiang - Chine
Lijiang - Chine - Artisan

Minorités Lahu - Pu'er - Chine

Dans la série « Un certain Regard » j’ai choisi comme destination la CHINE. 

Chaque année, de 2012 à 2016, j’ai consacré un mois à visiter des lieux différents. Je n’ai pas la prétention dans ce livre de vous apprendre à connaître ce pays, mais, en toute humilité, de vous en imprégner et de vous donner l’envie d’y venir un jour. Je n’ai pas pu tout sillonner, mais je vous propose de découvrir, au travers de mes photographies, ces régions riches de leurs cultures et de leurs paysages sublimes.

Pour ma première année, 2012,, je vous invite dans le Yunnan, au « nouvel an chinois« , chez les minorités « LAHU ».

 

 

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Chez les minorités du Yunnan et notamment les LAHU, du peuple Han, on n’utilise pas le zodiaque chinois qui est pour l’année 2012 sous le signe du dragon. Les LAHU utilisent des signes du zodiaque des Han, et cette année ce sera le signe du cochon. C’est dans la ville de Lancang, ce 25 janvier, que je peux photographier des personnages hauts en couleur. Les LAHU, dont le nom signifie chasseur de tigre, forment un peuple imprégné du désir de bénédictions. Ils aspirent à celle-ci pour une bonne santé, une nourriture suffisante, la sécurité pour leur famille et la paix dans leur coeur.

 

 

 

 

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J’ai le sentiment d’avoir une grande chance de participer à cette fête et je suis accompagné d’une famille formidable originaire de Kumming. Les minorités semblent répéter méticuleusement des gestes et des rites profondément enracinés dans des croyances et des traditions. Je m’aperçois de l’importance de l’identité culturelle.

La société LAHU ne possède ni clan, ni lignage. la communauté villageoise est dirigée par un chef et d’un prêtre. Les LAHU sont près de 460 00 en Chine.   

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Il y a des moments dans sa vie qu’on n’oublie pas, et ces quelques jours passés avec la minorité LAHU resteront gravés dans ma mémoire. Je dois me rendre maintenant par avion dans une autre ville de la province du Yunnan, Lijiang.

Cette ville, dont le nom signifie « beau fleuve », est située dans une des régions les plus pauvres de Chine. Classée au patrimoine mondial de l’U.N.E.S.C.O, la vieille ville me dévoile tout son charme. La ville est surnommée la Venise Orientale, car elle parcourue de canaux enjambés par de multiples ponts.

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Des saules pleureurs ont l’air de danser dans le vent et au loin j’aperçois le sommet enneigé du Yulong (Dragon de jade). Quelle vision !

 

Je dois penser à mon retour en France et je me dirige vers Chengdu, province du Sichuan, une grande cité du sud-ouest de la Chine. C’est ici que vivent 80% des pandas dont seulement 1600 vivent encore à l’état sauvage sur la planète. Je décide de me faire un petit plaisir, celui de me trouver face à ces animaux. Je prends la direction de l’un des trois centres autour de Chengdu qui oeuvrent à leur préservation, celui de Zhongxin.

 

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Ce « grand ours chat« , nom en chinois, est menacé par la raréfaction des forêts de bambous qui constituent l’essentiel de son alimentation. Il a aussi peu d’appétit sexuel, ce qui rend son espèce vulnérable. Sa manière d’employer ses mains est fascinante et rappelle un comportement humain. J’ai vu aussi pour la première fois le panda roux (de couleur fauve), avec une longue queue, plus petit que le panda géant noir et blanc, connu de tous.

Mon périple en Chine cette année s’arrête ici et je dois regagner la France. Mais déjà dans ma tête, je sais que je vais préparer mon prochain voyage et découvrir d’autres endroits magnifiques …

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HONG KONG – Juin 2013

Cette année, je vais visiter la région de Hong Kong qui m’a toujours fasciné. En effet, Hong Kong n’est pas seulement une ville, c’est un territoire qui compte sept millions d’habitants, situé au sud-est de la Chine, sur la rive orientale de la rivière des Perles et baigné par la mer de Chine méridionale. En raison de son histoire, il est le symbole de la réussite, paraît-il, en Asie.

Hong Kong signifie « port aux parfums« . Colonie britannique à partir du « traité de Nankin » (1842), elle est rétrocédée à la Chine en 1997 soit 155 ans plus tard.

 

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Ma première impression lorsque je débarque de l’avion est de me trouver sur une petite île, elle-même entourée de mers et d’îlots, sous une température pesante (environ 35°C) et un climat très humide. Très vite je vais découvrir une forte influence britannique, on pourrait penser être dans une cité anglaise, pourtant cette ville chinoise est majoritairement constituée d’une population venue de Canton et de Shanghai. Cette ville est devenue la capitale mondiale du shopping, les tarifs des vols en avion sont alléchants.

 

 

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Hong Kong est entourée d’une nature luxuriante et de montagnes à quelques kilomètres du centre. Je décide d’aller visiter l’une d’elles. Impatient de me retrouver au sommet, je prends une télécabine, afin de me rendre au monastère de Polin. Le monastère de colin a été fondé par des moines au début du XXème siècle. Il est l’un des sanctuaires bouddhistes les plus importants de Hong Kong, car il accueille de nombreux moines. Mais alors qu’il n’était qu’un monastère perdu dans la montagne dotée d’une végétation luxuriante, il est passé sur le devant de la scène mondiale lorsque l’extraordinaire statue de Tian Tan Bouddha, communément appelée le Grand Bouddha, a été installée.

 

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Siégeant majestueusement depuis 1993, ce bouddha de bronze de 34 m de haut est tourné vers le nord pour veiller sur tout le peuple chinois. Les montagnes et la mer qui enserrent cette statue offrent un paysage grandiose. C’est en redescendant avec la télécabine que l’on peut mesurer l’étendue du territoire.

 

J’incite les voyageurs à visiter cette univers. Mon voyage à Hong Kong se termine.

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GUILIN

Septembre 2013, direction la région autonome du Guangxi. Au sud de la Chine se situe la ville de Guilin, l’une des quatre célèbres villes touristiques chinoises. La région est renommée dans le monde pour l’un des plus spectaculaires reliefs karstiques, avec ses collines, eaux, grottes …

 

Muni de mon appareil photo, je m’aperçois de l’étendue de ces montagnes de calcaire, en forme de dents. Elles apparaissent en grappe ou en monolithe souvent percées de cavités tout au long de leurs parois.

 

Magique ! C’est le terme que j’utilise à la vue de ce spectacle, je suis sous le charme, au beau milieu de ces pains de sucre. Vingt-huit mille kilomètres carrés, spectacle impressionnant … Seulement voilà, on ne peut pas conduire en Chine, il faut automatiquement faire appel à des bus ou des voitures avec un guide. Je vais donc me restreindre à une zone et me déplacer à pied.

 

Située en zone subtropicale, la ville connaît un climat de mousson ; chaleur, humidité et fort ensoleillement constituent le menu de mes journées. Je longe la rivière Li. La difficulté découle de la pluie et quoique je sois bien équipé, il me faut attendre la moindre éclaircie pour obtenir de bons clichés.

 

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La nuit invite à la flânerie au milieu des étals des commerçants. Les paysans proposent une multitude de fruits venant des plaines fertiles avoisinantes, on mange aussi d’excellents plats régionaux.

 

Je vous conseille, la nuit, de grimper sur un des pains de sucre et d’observer la ville illuminée, mais n’oubliez-pas de vous munir d’une lampe frontale ! Une expérience vécue ! C’est grâce à la lampe torche de mon téléphone que j’ai pu redescendre de l’un d’eux.

 

Il est temps de changer de lieu ; avide de découverte, je me dirige à 2 heures de route de Guilin, vers les rizières en terrasse de Longji.

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Longji Terrace

Septembre 2013. 

 

Longji signifie « le dos du dragon« , les rizières sont situées dans le canton de Longsheng. Un trajet en car depuis Guilin avant d’arriver dans un village où j’ai eu quelques difficultés à me faire comprendre … Impossible de savoir si j’étais bien arrivé à la bonne destination ! Il est déjà 16 heures et je souhaite grimper au sommet au plus vite, mais je ne vois pas d’endroit où laisser ma valise. J’ai non seulement une valise remplie, tente, vêtements, eau, nourriture, mais un sac à dos contenant tout mon matériel photo.

 

J’aperçois des femmes munies d’un panier vide au pied de la montagne ; l’une d’entre elles m’interpelle, désigne ma valise en faisant le geste de la charger dans son panier ; j’essaie de lui expliquer que je veux atteindre le sommet, mais elle me fait comprendre que ce n’est pas possible sans son aide. des hommes observent la scène et se rapprochent, ils sourient en me voyant chargé comme une mule. Ici ce ne sont pas les hommes qui portent les charges, mais bien les femmes. Je souris intérieurement, car il est impossible de mettre ma grosse valise dans son petit panier. Pourtant je lui propose de la payer pour m’accompagner.

 

Je mets alors le sac photo sur mon dos, ma valise sur une de mes épaules, j’entame la montée. J’entends des rires derrière moi, mais sans me retourner, je continue sur le chemin en terre. la pente s’accentue et le paysage devient de plus en plus beau. Je croise et dépasse des touristes chinois qui ont l’air de se diriger vers le sommet, je suis au bon endroit.

 

Malgré la charge et le chemin accidenté, j’avance rapidement, tout autour de moi du vert, de fabuleuses rizières en terrasse creusées au flans des collines. Quelle ingéniosité ! Un usage optimum des terres arables et des réserves en eau. les rizières ont été creusées par les minorités Zhuang et Yao. J’arrive au sommet et j’aperçois des maisons dont certaines peuvent loger des touristes. Je décide de prendre une chambre plutôt que d’utiliser la tente. La nuit arrive vite et j’ai besoin de récupérer …

Au petit matin, à cinq heures, je contemple ce joli paysage et j’assiste au lever du soleil. Un spectacle à ne pas manquer, les rayons de soleil plongent à travers les nuages sur ces rizières verdoyantes. Muni de mon sac photo, je choisis de me placer sur les hauteurs pour faire mes prises de vues. Par chance, au loin, je vois un loup couché qui semble admirer le paysage. Je m’en approche sans faire de bruit, jusqu’à pouvoir être juste derrière lui et le prendre en photo. Lorsqu’il entend le déclic de mon appareil, il bondit en avant et disparaît très vite. Super ! J’ai mon cliché !

 

le lendemain, je pars aux aurores et redescends dans la vallée en admirant à nouveau cette région. De là, je prends un car qui me mène au nord-ouest de la province du Sishuan, Huanglong, réserve naturelle exceptionnelle.

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HUANGLONG

Septembre – octobre 2013

En chinois, Huanglong signifie « dragon jaune« , qui doit son nom à la forme de la vallée vue d’avion. Pour y arriver, je prends un car. Sur cette longue distance, je ne suis pas rassuré, car les routes sont dangereuses, avec des à pics ; de plus le car double dans les virages ! Paysage de montagne … Je quitte la chaleur et atteins 1700 m d’altitude. J’ai l’impression de me trouver dans un décor canadien ! L’entrée de ce parc classé au patrimoine mondial de l’Unesco est payante, je réserve un billet pour quelques jours sachant que le prix est assez onéreux.

 

Le lendemain, après avoir quitté mon petit hôtel, je me dirige vers l’entrée du parc par un couloir formé par de nombreux stands de vente d’articles divers. j’évite le piège d’autant que de nombreux touristes y sont agglutinés. Vue d’en bas, la montagne est majestueuse, j’entame la marche avec seulement mon sac photo. J’ai réservé l’hôtel pour les autres nuits sachant qu’il est interdit de camper à l’intérieur du parc. Je sais alors que je vais devoir faire de nombreux kilomètres, le sommet dépasse les 5000 d’altitude.

 

Je croise des touristes portant tous le même chapeau de cow-boy, bien sûr acheté dans l’un des stands. Sans doute se sentent-ils plus forts pour gravir le sommet, et s’identifient-ils aux hommes de l’histoire de la conquête de l’ouest aux USA …

 

J’observe un écosystème forestier très varié ainsi que des formations karstiques spectaculaires, des chutes d’eau nombreuses et des sources d’eau chaude. De nombreux touristes visitent ce parc naturel et je sais déjà qu’il me faut m’en éloigner pour réaliser mes photographies. J’avance à grands pas, l’air se raréfie mais je me sens bien. C’est la première fois que je gravis une montagne aussi haute en Chine, c’est splendide ! Quel contraste avec les villes !

 

Tous les jours je marche pendant 7 à 8 heures sur un fort dénivelé, mais je suis heureux, heureux de voir ces lacs, ces cascades, ces formations calcaires spectaculaires sour forme de terrasses, les travertins (c’est unique en Asie). Je ne vais pas dépasser les 3500 m d’altitude faute d’équipement plus chaud. Il s’est même mis à neiger une nuit, heureusement que la neige n’a pas tenu. Je pense que les conditions climatiques peuvent changer du jour au lendemain et qu’il doit y avoir de fortes tempêtes de pluie et de vent. On voit même des troncs d’arbres au fond des lacs. D’ici et là, j’aperçois des temples tibétains, ils font partie du décor. La région abrite un certain nombre d’espèces animales menacées, dont le panda géant et le singe doré à nez camus du Sishuan, j’espère que ce tourisme « contrôlé » va permettre d’éviter leur disparition. Je dois malheureusement quitter ce petit paradis, mon périple se termine ici cette année. D’autres aventures m’attendent l’année prochaine …

 

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HUANGSHAN

Octobre 2014

Je dois me rendre à Shanghai afin de préparer ma prochaine destination : Huangshan, la « montagne jaune ».

 

 

Cette montagne se trouve au sud de la province de l’Anhui, on la considère comme la plus belle montagne de Chine, c’est la montagne sacrée. Ce massif est une terre sainte du taoïsme et possède beaucoup de vestiges.

 

En 1990, Huangshan a été inscrit sur la liste des patrimoines culturels et naturels mondiaux de l’Unesco. Arrivé au pied du massif montagneux, je demande à un touriste chinois s’il peut me fournir un plan du site. Gentiment il me donne le sien, quel accueil ! Bien sûr, il est en chinois, mais il y a des dessins qui vont m’aider. Le plus haut sommet est à plus de 1800 m d’altitude, j’espère trouver un gîte au sommet. J’amorce la montée bordée de pins, de rochers étranges, l’atmosphère est pesante, j’ai très vite chaud. Cette fois-ci plus de valise mais deux sacs à dos de 30kg sur le dos. Malgré le poids, j’aime cette sensation de marcher seul au milieu d’une nature exubérante. Plusieurs fois, j’ouvre le plan pour essayer de me situer, puis je rencontre des touristes et cette fois-ci je prends leur direction.

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Ils empruntent non pas un sentier mais des marches-taillées par l’homme. Je les devance d’un pas alerte, les paysages sont à couper le souffle. Le massif est granitique avec de nombreux pics, l’humidité très présente donne une couleur de toute beauté à la roche. Plus je me rapproche du sommet, plus je rencontre des touristes ainsi que des porteurs chargés comme des mulets. Je m’adresse à des jeunes qui parlent anglais. Ils m’indiquent qu’il y a des hôtels et des gîtes. On peut même camper ! Moi qui pensais faire mon trip seul !

Après 7 heures de marche, j’arrive enfin à un hôtel, le Huangshan Baiyun Hôtel. J’ai la possibilité de planter ma tente et de camper ou de dormir en dortoir. Je choisis le dortoir à cause du temps, car le prix est correct et on m’annonce une mauvaise météo.

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Une bonne douche s’impose, je me confectionne un repas chaud à l’aide de mon réchaud et je prépare mes journées suivantes en regardant une carte (cette fois-ci en anglais) que j’ai demandé à l’accueil. Le dortoir comprend 6 couchettes, mais je suis seul.

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Tôt le matin, j’entame un secteur qui m’attire fortement, le temps n’est pas au beau fixe, il pleut et je dois protéger mon matériel photo. Malgré cela je suis sous le charme, je sors de temps en temps de mon sac mon appareil pour faire quelques clichés, mais parfois trop tard. Des singes apparaissent devant moi qui disparaissent aussitôt. Mes vêtements sont étanches, par contre ils n’empêchent pas la la transpiration et je suis trempé. De retour au dortoir en fin de journée ; cette fois-ci j’ai trois compagnons de chambre, ce sont de jeunes chinois, deux d’entre eux parlent anglais et je leur explique le but de mon voyage. Ils sont surpris et, séduits, me demandent de se joindre à moi le lendemain. Je les informe de l’heure matinale (4 heures 30) qui me fera sortir du lit pour assister avec un peu de chance au lever de soleil dans une mer de nuages et gravir ensuite le plus haut sommet, le pic du Lotus. Ils opinent du chef, radieux.

 

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Le lendemain, le mauvais temps est toujours là, il ne pleut pas, mais pas de lever de soleil, hélas. Nous partons vers ce fameux pic, 4 000 marches nous attendent. C’est trop pour eux, bien qu’ils n’aient pas de sac à porter. Au trois-quarts de l’ascension, ils abandonnent, non sans regret, certainement à cause d’un manque d’entrainement. De temps en temps percent des rayons de soleil, une superbe vue au sommet se détache au-dessus des rochers et pics qui changent de couleur, tout devient lumineux, la montagne change très vite de visage.

Un paradis sans doute pour les artistes peintres, mais un paradis aussi pour les photographes.

 

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De retour au dortoir sous la pluie, je sors mon matériel et stupeur ! Un voyant rouge clignote sur mon boitier Canon, impossible de déclencher. Il m’indique qu’il y a une trop forte humidité. Je change d’objectif mais même chose, bloqué ! Je m’aperçois aussi que mon téléphone portable connait le même problème.

Pendant les deux jours qui suivent, je pars randonner sans mon matériel photo, le laissant dans le dortoir en espérant que mon boitier se remette à fonctionner plus tard. Il faut dire que la météo ne s’arrange pas.

Au bout du 3ème jour, l’humidité a baissé et mon appareil se remet en marche, ouf ! Je parcours de nombreux kilomètres les jours suivants dans un environnement fabuleux, mon regard scotché sur cette forêt d’aiguilles granitiques et piquetées de pins aux formes tourmentées.

 

C’est seulement le jour de mon départ que j’ai le plus beau cadeau que la nature puisse m’offrir : un lever de soleil flamboyant avec une mer de nuages, grandiose !!! J’invite les amoureux de la nature à observer ce spectacle inoubliable, un rêve réalisé. Il est temps de poursuivre mon voyage, deux villages m’attendent …

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WUZHEN

Village lacustre traversé de par en part par la rivière Chi, on le nomme « ville noire« . Il se situe à une heure de car de Shanghai.

Je vous transporte dans la Chine ancienne, aux décors de cinéma, une belle architecture et des animations festives. Ici les cours d’eau sont bordés de saules pleureurs et de maisons anciennes sur pilotis aux toits de pagode. Un véritable voyage à l’époque de la Chine impériale … Quel contraste avec la montagne de Huangshan !

 

Clic ! Mes premières photos … L’artisanat traditionnel est bien présent et je prends le temps de m’y attarder. Tissage, sculpture sur bois, distillation d’alcool de riz, scènes de rues, spectacles, attisent la curiosité des voyageurs.

 

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Je me dirige vers l’un des ponts pour obtenir une photo du coucher de soleil. Je ne vais pas rester tout seul, bientôt une quinzaine de photographes munis d’un pied photo se placent sur ce pont. Je suis une curiosité et lorsque je prends mon premier cliché chacun d’entre eux veut voir le résultat. Un cri de joie sort de leur bouche et certains me demandent de régler leur appareil ! Une scène cocasse qui se termine par une photo générale de tout le groupe, chacun voulant la sienne. Les jours défilent et je suis toujours aussi émerveillé, mais un autre village aussi traditionnel va faire mon bonheur.

 

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XITANG

Ancienne ville d’eau située à 1 heure 30 de Shanghai. la ville comporte environ 122 ruelles étroites, toutes pavées de lattes en pierre, elle est entièrement construite autour de canaux. On y dénombre 104 ponts. j’ai dans mes pensées l’histoire de cette époque, celle de la dynastie des Ming. c’est aussi un point stratégique pour le contrôle du commerce, du transport de marchandises et des denrées. De nuit comme de jour je flâne dans ces ruelles à l’affût d’une bonne image. La patience paie toujours !

 

La Chine a vraiment de multiples facettes, c’est avec regret que je prends mon avion de retour pour la France.

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ZHANGJIAJIE

Octobre 2015

Une ville du nord-ouest de la province du Hunan. Son parc forestier, le National Forest Park, s’étend dans une région de 130 km2, le climat est subtropical. Il a inspiré James Cameron pour son film « Avatar« .

Un long voyage en train depuis la ville de Chongqing et j’arrive non loin du parc pour dormir dans un hôtel. Ce n’est pas un luxe, le voyage depuis la France est toujours éprouvant et les jours suivants vont être assez physiques. Un bus, puis un taxi, m’emmènent le lendemain à l’entrée du parc. J’achète un billet pour pouvoir visiter le parc et y rester. Une nouvelle fois un parc classé au patrimoine mondial de l’Unesco, depuis 1992. Il renferme plus de 3000 pitons rocheux de plusieurs centaines de mètres, dus au glissements de terrain et à l’érosion qui ont façonné le paysage depuis des millions d’années.

 

On y trouve aussi des arbres rares avec une vaste étendue de forêts primitives et des animaux en voie de disparition (ours noir, panthère nébuleuse …). Chargé de mes deux sacs à dos, un devant et un derrière, j’attaque la montée. Le plan qui m’a été fourni ne m’aide pas vraiment, il n’est pas facile de se situer et j’espère faire le bon choix. Un brouillard s’installe, mais c’est un plaisir de marcher dans cette nature étonnante. la progression se fait à un rythme soutenu, je sais qu’il faut arriver avant la nuit et je me fie à mon instinct. Finalement, je trouve un endroit pour dormir et je m’installe, tout en haut d’un pic rocheux, à l’abri des regards. Heureusement, car il se met à pleuvoir, ce sera ma base pour les jours à venir …

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Le lendemain, c’est avec impatience que j’attaque ma randonnée, je me sens tout petit au milieu de cette concentration de formations karstiques, certainement la plus grande au monde. Vus du bas comme du haut, je me pose la question sur la façon d’explorer les pics et de trouver un angle pour les photographier. je m’engage prudemment, le temps ne facilite pas ma progression, le ciel est nuageux, peu de lumière, je dois exercer mille stratagèmes pour me frayer un chemin. Bien souvent, je fais marche arrière faute de pouvoir continuer tant la végétation est inextricable.

 

Je comprends maintenant pourquoi des sentiers sont prévus pour les touristes. Ce qui est sûr, c’est qu’il faut-être muni de bonnes chaussures de montagne et être bien entrainé physiquement !

Je suis émerveillé par le chant des oiseaux et le cri des singes macaques au loin. Ils m’accompagnent dans mon périple. Mon regard va dans tous les sens tellement le spectacle est grand. Après 7 heures de marche je regagne ma tente, j’ai besoin de récupérer et de me laver pour enlever toute la transpiration accumulée. Presque 98 % de la superficie du parc sont couverts de végétation, voilà pourquoi il pleut autant. 

 

Les jours défilent et un phénomène se produit le troisième jour lorsque je peux approcher une colonie de macaques rhésus. Etrange situation ! Les dominants courent vers moi de manière agressive avec des cris menaçants, ils veulent me terroriser ! Sans me laisser impressionner, je les imite, me précipitant vers eux en poussant des cris … La surprise les cloue sur place, ils croyaient que je m’enfuirais ! Un jeu d’intimidation s’installe pendant plus d’une heure jusqu’à ce que je puisse m’approcher d’eux et même rester à côté des petits. Ils finissent par m’accepter !

 

Mon rêve d’enfance était de devenir éthologue et bien que le but de mon voyage se résume principalement à faire des photos de paysages, je reste trois jours avec eux pour les observer, les regarder vivre dans leur milieu naturel, sans pour cela les toucher ni leur donner à manger. Les animaux sauvages doivent conserver leur mode de vie et je suis solidaire de ceux qui oeuvrent à la protection animale. Je me décide à les quitter pour ne pas trop les perturber et je poursuis ma marche à la découverte de ce sanctuaire incomparable.

J’ai cette fois-ci le sentiment de me retrouver à une époque ancienne où la nature avait le dessus sur l’homme.
Respectons cette « Nature »

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Désert de GOBI

Octobre 2016 – EJINA

Désert de Gobi, ces simples mots résonnent dans ma tête, ils me font penser à la période de Genghis Khan en Mongolie. Pourtant une grande partie du désert de Gobi appartient à la Chine et, devant mes yeux, j’ai des images fantastiques et fascinantes, comme les caravanes dans le vent du désert, les couchers de soleil, j’entends une musique ancestrale des romans sur cette période lus dans mon enfance …

 

Aujourd’hui ce n’est plus un rêve et de simples mots, je choisis ce désert pour terminer mon voyage en Chine. Dans ma tête, i a toujours un sens mystérieux, infertile, inhospitalier, je vous invite au voyage

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Depuis la ville de Chongqing, je dois prendre l’avion, puis le train, avant d’arriver à Ejina. Il fait beau mais froid, je suis même surpris par la température. Une rencontre improbable ici avec deux jeunes chinoises qui parlent anglais, va me permettre de bien démarrer mon séjour et faciliter mes déplacements. Elles sont en vacances et désirent m’aider en m’emmenant dans leur voiture à l’hôtel que j’avais réservé pour le premier jour. Elles-mêmes étant proches de mon hôtel, nous décidons de nous retrouver dans un restaurant. De là, je leur fais part de mon intention de faire des photos dans le désert, en commençant dans un parc avec des peupliers de l’Euphrate (Populus Euphratica Forest) aux couleurs d’automne, dans la bannière d’Ejina de la région autonome de Mongolie intérieure (nord de la Chine).

C’est alors qu’elles me proposent de m’y accompagner …

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Quelle chance ! Qui aurait pensé que je puisse me trouver dans un lieu si lointain et trouver des conditions aussi favorables, plus besoin de carte ! La forêt est très belle, les feuilles jaunes des arbres s’harmonisent avec la couleur de ce sable désertique. Des oiseaux peu farouches se laissent volontiers prendre en photos. L’eau est même présente dans cette région, ce décor donne l’impression d’une vie paisible.

 

Je m’éloigne peu à peu de cette zone arborée et colorée pour atteindre un endroit qui me fait penser à la Camargue en France. je termine la journée dans un paysage d’arbres morts ; seul, le coucher de soleil donne de la couleur à l’ensemble. Je vais bientôt atteindre les premières hautes dunes de sable et je décide d’y aller seulement le lendemain, heureux d’avoir vécu cette belle journée.

 

Sept heures du matin les chinoises me déposent au départ des hautes dunes, avec mes deux sacs à dos et mes 30 kg à porter. Il fait -1 °C, des conditions auxquelles je ne m’attendais pas. Elles repartent en me précisant de bien revenir à cet endroit pour trouver une voiture qui pourra me ramener à la ville d’Ejina au retour de mon périple.

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J’entame ma marche dans les dunes de sable de cent mètres de hauteur et, très vite, je suis contraint d’abandonner un des sacs pour atteindre les sommets et revenir le chercher. Il m’est impossible de franchir les crêtes avec 30 kg de charge !

 

Pendant deux jours, je marche au beau milieu d’un paysage magique mais le froid (-10 °C), et le vent violent, m’obligent à faire demi-tour et à me diriger plus au sud dans le désert pour récupérer un peu de chaleur. Ce sera à Dunhuang dans la région de Gansu.

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DUNHUANG

Arrivé sur place, je découvre une grande ville, le centre est flambant neuf, plutôt calme, pourtant j’aperçois des grues et des tours en construction, ce qui signifie que la ville veut s’étendre.

Depuis la ville d’elina, j’ai réservé un petit hôtel au pied des dunes de sable, à l’entrée d’une oasis près du lac du Croissant de lune. D’après la légende, le lac surnommé aussi « Miracle du désert de Gobi », a été découvert à l’époque de la dynastie Han. Je demande, perplexe, à un taxi de m’y emmener. Que vais-je trouver sur place ?

 

A mon grand bonheur, j’aperçois les dunes et l’hôtel se trouve bien à 5 minutes à pied de l’entrée. Un grand bâtiment moderne accueille les touristes. Environ vingt euros et vous pouvez découvrir ce grand désert. Il y a des étals où vous pouvez trouver de l’eau, des fruits, je m’empresse d’acheter quelques victuailles. J’ai choisi l’hôtel pour m’endormir très vite et me préparer à vivre de bons moments les jours suivants. Dix jours inoubliables !

 

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Pourtant on m’annonce du froid, car l’hiver, cette année, a avancé d’un mois. Mais peu importe, je suis venu pour faire des photos et découvrir un monde parallèle. Ce séjour deviendra l’un des plus beaux souvenirs de mes voyages en Chine.

 

La nuit à l’hôtel me permet de reprendre des forces : je me lève à cinq heures du matin, seulement 1 °C, pour assister au lever de soleil. Pas de vent et très vite je suis confronté aux dunes immenses ; premières photos dans un environnement propice. La pente raide des dunes me fait reculer de deux pas en arrière lorsque je tente un pas en avant. Malgré cela, des frissons me parcourent le dos quand je découvre le spectacle de cette immensité de sable aux couleurs variées, un sentiment de sérénité m’envahit. Autour de moi une succession de courbes, un sable irisé, plus un bruit si ce n’est le sifflement du vent et du sable qui chante. Le son survient dès qu’une brise légère s’engouffre dans les dunes.

 

Les jours suivants, le vent est devenu plus violent et les nuits sont glaciales, jusqu’à – 10°C. Pour éviter ce grand froid je me couche dans le sable, au 3/4 du sommet d’une dune et je m’enveloppe d’une couverture de survie épaisse, tout en m’enfonçant dans un duvet recouvert d’un grand sac poubelle. Cela permet de ne pas faire rentrer de sable dans le duvet et d’éviter d’éventuelles araignées ou insectes. Pour se réchauffer, il suffit de placer une bougie sous la couverture de survie, la température avoisine alors les 20 °C. Je profite de ce bien-être pour m’abandonner à de courts sommeils et ainsi récupérer de l’énergie.

Je me trouve seul dans ce territoire vertigineux, de temps à autre passent au loin un groupe de nomades ou bien un véhicule 4×4.

 

Pas d’animaux, si ce n’est la rencontre avec des lézards, des araignées transparentes et des mouches ressemblant à des abeilles. Au niveau de la végétation, ce sont principalement des plantes grasses prouvant la présence d’eau en sous-sol, des petites fleurs aux pétales joliment colorées. Tout ici semble un mirage tant le vent façonne et modifie le paysage, je découvre toute une gamme de couleurs de sable allant du beige jusqu’au noir.

 

Parfois je tombe sur des à pics infranchissables et je dois rebrousser chemin et trouver une autre direction. Une merveille de la nature que je respecte et ces quelques jours passés dans ces dunes montrent oh ! combien on doit rester humble.

Je termine mon périple avec une belle surprise, un joli coucher de soleil avec le passage de chameaux et de nomades. La vie est courte, profitons de chaque moment …

 

 

Mon voyage en Chine sur ces quatre années m’a permis de mieux comprendre ce pays et de l’apprécier. Mes photographies donnent un aperçu des belles  régions que j’ai traversées et vous donneront, je l’espère l’envie de le connaître. Vous serez bien accueillis, j’ai moi-même rencontré des personnes formidables sans lesquelles je n’aurais pas pu réaliser ces images.